Voiture électrique vs hydrogène : quelles sont les différences ?
Par Emmanuel Rolland | Le 19/01/2024 | Conseil électrique | Conseils | Green
Voitures électriques vs à hydrogène, quelles sont les différences ? Faisons le point pour y voir plus clair.
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L’électrique prend une part de plus en plus importante dans le marché automobile. Face
à cette électrification tous azimuts, la technologie hydrogène fait son apparition, pour des
débuts plutôt timides pour le moment. Electrique ou hydrogène, quelle est la différence ?
Un petit point pour y voir plus clair.
Sommaire
Le contexte
Dans un contexte global de décarbonation, la fin des véhicules thermiques est d’ores et déjà
actée dans la plupart des pays industrialisés. Au sein de l’Union Européenne, les instances
dirigeantes ont ainsi entériné l’interdiction de la vente de véhicules thermiques dans la zone à
l’horizon 2035, dans le cadre d’une neutralité carbone visée pour 2050. Le texte voté contraint
ainsi les automobiles neuves à ne plus émettre de CO2 lors de leur utilisation à partir de cette date. Il est ici important de préciser que si ces véhicules n’émettent pas directement de C02 lors de leur utilisation, la fabrication de ces derniers et de leurs carburants, peut elle, être polluante.
D’autres régions ont amorcé le virage zéro émission : la Norvège, pays précurseur, vise déjà
des ventes de voitures neuves à zéro émission dès 2025 (la part des ventes électriques est déjà
de près de quatre véhicules sur cinq dans ce pays de Scandinavie !), alors que le Royaume-
Uni (sorti de la zone Europe depuis une dizaine d’années), et d’autres pays comme Singapour
ou Israël, ont fixé l’interdiction de la vente de véhicules à moteur à combustion pour 2030.
2030, c’est également la date avancée par les Etats-Unis, avec de nombreuses nuances
toutefois : les hybrides rechargeables seront toujours tolérées sous certaines conditions, et
l’objectif annoncé au niveau national n’est que de 50% de ventes de véhicules neufs dits « zéro
émission » à cette échéance. Dans un pays où le véhicule à essence demeure une institution –
mais qui compte plusieurs des principaux constructeurs de véhicules électriques comme Tesla -,
seuls quelques états, comme la Californie ou l’état de New York, demeurent inflexibles et ont
annoncé bannir les ventes de thermiques en 2030.
Quant à la Chine, elle n’a pas annoncé de chiffre ni de date pour l’arrêt du thermique, mais
l’empire du Milieu a depuis longtemps amorcé la révolution électrique, et fait figure de leader
dans le domaine de l’industrie bas carbone, avec des marques qui commencent à envahir les
marchés européens et américains.
Part des ventes
Dans ce contexte, les plus grands constructeurs ont naturellement amorcé leur virage
électrique, et il est donc logique de constater que la part des véhicules électriques a explosé ces
dernières années.
Rien qu’en France, la part des vente de voitures à batterie est en constante hausse depuis plusieurs
années, atteignant aujourd’hui les 20% de part de marché (un chiffre qui regroupe les voitures
électriques, dont hydrogène, mais également les hybrides rechargeables). Une part en hausse
de près de 25% en un an, et qui demeure dans la moyenne européenne, en considérant les
disparités entre les différents pays de l’Union, et une avancée plus forte de l’électrique dans
les pays du nord du continent.
En regroupant toujours les technologies électriques, hybrides rechargeables et hydrogènes,
on considère aujourd’hui qu’un quart des véhicules sur la planète est « zéro
émission ».
Véhicule électrique ou hydrogène ?
Les deux technologies sont sensiblement différentes, mais elles se rejoignent sur plusieurs
points : les véhicules concernés sont motorisés par un bloc électrique (ou plusieurs selon les
cas), et n’émettent aucune émission de carbone.
Dans les faits, le moteur des véhicules électriques est alimenté par une batterie dont la
capacité s’exprime en kilowattheure (kWh) – entre 40 et 100 kWh pour les modèles courants.
Cette même batterie peut être rechargée dans des stations de charge dédiées, mais aussi à
domicile via une borne de recharge qui peut être facilement installée chez soi, voire même par
l’intermédiaire d’une simple prise domestique.
La voiture à hydrogène utilise également le mouvement d’un moteur électrique pour faire
tourner les roues, mais l’énergie qui alimente celui-ci provient d’une pile à combustible.
Celle-ci transforme, grâce à une réaction chimique, la rencontre entre l’hydrogène et le
dioxygène contenu dans l’air en courant électrique. L’hydrogène qui alimente la pile à
combustible est lui-même contenu dans un réservoir, qu’il convient de remplir dans des
stations à hydrogène. Pas d’émission de CO2, hormis de la simple vapeur d’eau.
Il convient également de rappeler que quelques rares véhicules à hydrogène fonctionnent
comme des véhicules thermiques, à savoir que l’hydrogène contenu dans le réservoir est
injecté dans un moteur, en guise de carburant. Là non plus, aucune émission de CO2 n’en
découle, hormis de la vapeur d’eau.
A noter que la voiture électrique, comme la voiture hydrogène, abandonne naturellement la
boite de vitesse, qui n’est plus d’aucune utilité.
Electrique et hydrogène : avantages et inconvénients
Les véhicules électriques et hydrogènes partagent de nombreux avantages, à commencer, bien
entendu, par l’absence de dégagement d’émissions (hormis de la vapeur d’eau), du moins lors de leur utilisation. Les deux technologies peuvent également se prévaloir d’offrir un confort auditif à leur conducteur et à ses passagers, avec un bruit réduit au minimum.
En ce qui concerne l’autonomie, la voiture à hydrogène compte un léger avantage. Les
modèles à pile à combustible actuellement disponibles sur le marché permettent ainsi de
parcourir au moins 650 km avec un seul plein (c’est le cas de la Toyota Mirai ou du Hyundai
Nexo), alors qu’il faut prévoir une autonomie avoisinant d’avantage les 500 km pour les
véhicules électriques les mieux taillés pour la route, et plutôt entre 300 et 400 km pour les
citadines.
Autres avantages de la voiture à hydrogène : son temps de charge, puisque son réservoir de
H2 se remplit à la manière d’un véhicule thermique : il ne vous faudra en effet à peine plus de
cinq minutes pour faire un plein, là où la recharge d’un véhicule électrique vous prendra, en
fonction de la puissance de la borne -, entre 30 minutes et plusieurs heures.
Pour une utilisation quotidienne, avantage cependant à l’électrique, qui bénéficie d’une
meilleure infrastructure au niveau des bornes de recharges (les recharges hydrogène
demeurent encore relativement confidentielle à l’heure actuelle). De la même manière, les
volumes de productions plutôt réduits aujourd’hui font que la technologie hydrogène est
nettement plus coûteuse que l’électrique, et un véhicule H2 reste nettement plus onéreux
qu’un véhicule électrique.
Electrique ou hydrogène, quel est le plus « vert » ?
Il est difficile d’avoir du recul sur ces deux technologies finalement encore assez
nouvelles, et leur impact sur le plan environnemental.
Si l’on peut se féliciter de l’absence d’émission au moment de l’utilisation, de nombreuses
questions se posent quant à la production en amont, mais aussi la vie des composants sur le
plus long terme.
Au niveau des batteries des véhicules électriques, en premier lieu. Ces dernières sont
composées d’une multitude de matériaux, comme le lithium, le cobalt ou la manganèse,
extraits dans des conditions qui ne sont pas forcément conformes à l’éthique socio -environnementale.
En ce qui concerne l’hydrogène, la production de cet élément peut également affecter
l’environnement de diverses façons. On catégorise effectivement l’hydrogène en fonction de son impact environnemental en matière de production : vert, bleu, gris ou noir. En effet, si l’hydrogène dit
« vert » est produit par électrolyse de l’eau, et présente un impact très faible, l’hydrogène dit
« noir » est lui particulièrement nocif puisqu’il est produit à partir de charbon. La méthode
diffère en fonction des zones géographiques, et comporte de nombreuses nuances (hydrogène
rose, bleu, gris…) en fonction de la multitude de moyens utilisés pour produire de
l’hydrogène.
De même, la question du recyclage des batteries électriques en fin de vie demeure un sujet
épineux. Mais des procédés se développent au fil des années, visant notamment à réutiliser
certains matériaux de batteries usagées pour en fabriquer de nouvelles. Mais, là encore, de
nombreux progrès restent à faire.
Vers deux routes parallèles ?
On le voit, il est encore difficile de savoir précisément quelle technologie est la plus vertueuse
au niveau de l’environnement, mais il est certain que les industries, soutenues par les
gouvernements, se mobilisent pour une maîtrise plus globale de la fabrication, de l’utilisation
et du recyclage des différents composants électriques ou hydrogènes.
Pour l’heure, une tendance se dégage toutefois quant à la destination de ces deux conceptions
de la mobilité. Il est ainsi évident que l’électrique est amené à se développer et à se
démocratiser auprès des particuliers, séduits par leur facilité d’utilisation, et par un système de
recharge en constant développement.
Quant à l’hydrogène, il intéresse de plus en plus les entreprises des transports « lourds » :
camions, bus, et même… avions, bateaux, où de nombreux projets se mettent en place.
En conclusion
La mobilité « zéro émission » est un vaste sujet, et nous ne sommes qu’au début de nos
connaissances à ce propos. Pour l’heure, l’électrique compte une belle longueur d’avance sur
l’hydrogène, et les marques semblent croire beaucoup en cette technologie. Aidées par les diverses
primes gouvernementales, les ventes de véhicules électriques explosent depuis quelques
années, même si les infrastructures de recharge doivent encore se développer davantage pour
répondre à la demande. L’hydrogène constitue une alternative à l’électrique, mais les faibles
volumes de production empêchent pour l’heure les constructeurs de proposer des véhicules à
hydrogène à des prix abordables pour le particulier, qui est en outre encore freiné par les trop
peu courantes stations de recharge. Mais il ne fait aucun doute qu’avec les années et
l’expérience acquise sur ces deux technologies, les réseaux se seront étoffés, et que les tarifs
ne manqueront pas de baisser eux aussi pour les véhicules H2. Quoi qu’il en soit, ces deux
nouvelles mobilités seront bientôt reines : il n’y aura bientôt plus le choix puisqu’une majorité
de pays n’autoriseront plus de véhicules thermiques à la vente. Et cela arrivera très vite.
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