Régime fiscal : pour survivre, le pickup doit perdre du poids …et des sièges
Par Aurélien Voirin | Le 07/07/2021 | Conseils achat / vente
À l’image de leur poids jugé aujourd’hui inapproprié pour un usage courant, certains pickups sont désormais lourdement sanctionnés fiscalement pour des raisons environnementales. Néanmoins, l’automobiliste ultramarin peut encore envisager dans certains cas spécifiques de rouler en pickup à moindre coût. Explications.
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Ces dernières années, la fiscalité française sur les pickups a été lourdement alourdie au motif de réduire une utilisation urbaine non professionnelle fortement émettrice de divers polluants. Si bien qu’en Outre-mer, acquérir le traditionnel pickup impose au préalable à son propriétaire de savoir appréhender le maquis fiscal qui entoure désormais ce type de véhicule depuis 2019.
Plusieurs cas de figure se présentent en effet selon que ce pickup soit utilisé comme véhicule particulier ou comme véhicule utilitaire professionnel, un examen de la carte grise est donc impératif pour connaître la catégorie dans laquelle le pickup a été homologué. Ainsi, l’engin est considéré comme « véhicule particulier » si les rubriques J et J1 mentionnent M1 et VP : à l’inverse, c’est une « camionnette utilitaire » si ces mêmes rubriques comportent plutôt les mentions N1 et CTTE.
Concrètement, selon le nombre de rangées de sièges et le type de carrosserie du pickup, celui-ci sera enregistré comme véhicule particulier ou comme utilitaire. C’est-à-dire qu’un « double-cabine » avec au moins 5 places fixes sera toujours considéré comme véhicule particulier, tandis qu’un « simple-cabine » (ou cabine approfondie) avec une unique rangée de sièges (plus éventuellement des strapontins occasionnels à l’arrière de la cabine) sera pour sa part homologué en tant qu’utilitaire.
Dans le cas d’un pickup double-cabine assimilé à un véhicule particulier, le propriétaire doit actuellement payer en plus du prix d’achat originel une éco taxe CO2 (malus écologique à l’immatriculation) lorsque le véhicule émet plus de 133g/km de CO2 (montant plafonné en 2021 à 30 000€ au-delà de 219g/Km, puis à 40 000€ en 2022). Ce très onéreux malus écologique concerne aussi bien l’usage privé que professionnel dès lors que le pickup concerné est un double-cabine d’au moins 5 places.
Et quand ce « double-cab » est immatriculé au nom d’une société (établissement public inclus mais hors entreprise individuelle et auto entrepreneur), le montant de la TVS (Taxe annuelle sur la Valeur des Sociétés qui utilisent des véhicules de tourisme ou particuliers au-delà de 15 000kms annuels) doit alors aussi être pris en compte dans le coût global du véhicule, sachant qu’avec ce type de carrosserie, le montant de la TVA n’est pas non plus récupérable. Autant dire qu’avec toutes ces taxes, l’avenir des pickups « double-cabine » semble très compromis en France !
Les pickups utilitaires à « simple-cabine » (approfondie ou non, dès lors qu’il n’y a qu’une seule rangée fixe de sièges) ne sont en revanche à l’heure actuelle ni assujettis à la TVS, ni à l’écotaxe CO2. Par ailleurs, ceux-ci permettent sous certaines conditions à la société de récupérer la TVA sur leur prix d’achat ainsi que sur leur entretien et leur carburant : l’acquisition de ces pickups « simple cabine » à vocation utilitaire reste donc encore possible en Outre-mer pour les sociétés comme pour les passionnés de pickup sans surcoût fiscal, qu’ils soient utilisés pour un usage privé ou professionnel.
Attention toutefois, une nouvelle « taxe au poids » s’appliquera dès janvier 2022 et celle-ci concernera tous les véhicules de plus de 1800kg (certaines exonérations sont cependant prévues pour les voitures électriques et hybrides rechargeables, ou encore pour les conducteurs à mobilité réduite et les familles nombreuses de plus de 3 enfants : dans ce dernier cas, une décote de 200kg par enfant sera appliquée dans la limite d’un seul véhicule par foyer). Tout conducteur ultramarin qui souhaiterait acquérir après 2021 un pickup simple ou double cabine à moteur thermique devra donc payer cette nouvelle taxe de 10€ par kilo supplémentaire au-delà de 1800kg.
À terme, s’il ne veut pas être remplacé par un simple fourgon utilitaire à motricité renforcée, le traditionnel pickup ultramarin devra donc suivre une cure de minceur sous peine de disparaître ! À moins qu’un constructeur n’ait prochainement la « témérité environnementale » de commercialiser en Outre-mer des versions électriques à batteries ou pile à combustible…
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