Scope 3 : « Tu décarboneras ton prochain comme toi-même. »
Par Redaction | Le 02/10/2023 | Environnement | Green
Explorez les défis et opportunités de la réduction de scope 3 pour les entreprises ultramarines en quête de décarbonation profonde.
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Importance de la Réduction de Scope 3 pour les entreprises ultramarines
La décarbonation des entreprises dans les régions ultramarines est confrontée à un défi de taille: l’importance des émissions de gaz à effet de serre qui échappent à leur contrôle direct, une part dite « scope 3 ». Pourtant, la réduction de scope 3 entreprises ultramarines est une opportunité unique; elle incite à développer un leadership dans la capacité à aborder ce problème, et à opérer un changement en profondeur qui est non seulement responsable, mais aussi une preuve de résilience pour l’avenir.
« Neutre en carbone », une notion désormais dépassée, a longtemps été le cri de ralliement des entreprises désireuses de réduire leur empreinte carbone. Elles se sont majoritairement concentrées sur leur scope 1 et leur scope 2. Ces termes, devenu courants, désignent respectivement les émissions directes de gaz à effet de serre (GES), par exemple, par combustion de fuel ou fuites de gaz frigorigène, et les émissions indirectes, principalement via la consommation d’électricité.
Comprendre la Réduction de Scope 3 Entreprises Ultramarines
Ainsi, certaines entreprises se sont auto-déclarées « neutres en carbone ». On a même vu en
cas extrême une entreprise déclarer un navire pétrolier de 200 000 tonnes de brut « neutre en carbone » parce que les émissions de son moteur au gaz naturel étaient compensées par
ailleurs. Rien n’est plus inexact. La neutralité carbone – c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions et les absorptions ou séquestrations de GES – n’est envisageable qu’à l’échelle de la planète ou à la rigueur d’un pays. Pourquoi ? On ne peut pas se limiter à un périmètre limité parce que les chaines de valeur amont (les fournisseurs) et aval (les clients) comptent manière majeure dans ce qu’émet une activité. Ce n’est pas parce que vous sous-traitez en Chine une activité polluante que vous la soustrayez à votre Bilan Carbone. En fait, vous la déplacez des scopes 1 et 2 au scope 3, le scope de la chaîne de valeur amont et aval. Mais cela reste dans votre Bilan Carbone qui est bien composé des scopes 1, 2 et 3.
Le scope 3 est particulièrement prépondérant dans les Outre-mer
Dans les Outre-mer, le scope 3 est souvent dominant, en raison de la faible part de production comparée aux activités d’importation et de distribution, comme dans les secteurs de la distribution automobile et de la grande distribution. Les biens, souvent acquis ailleurs, sont revendus sur le territoire, ce qui signifie que la part du scope 3 excède fréquemment les 90% du Bilan Carbone d’une entreprise. Ceci met en lumière de manière alarmante l’impact climatique et, plus encore, la dépendance aux énergies fossiles de ces régions. La réduction de scope 3 entreprises ultramarines est donc un enjeu crucial.
Les entreprises affirment souvent: « Je n’ai aucune prise sur les émissions du scope 3. » Elles ont à la fois raison et fondamentalement tort. En effet, les standards Bilan Carbone® et GHG Protocol® ont été développés précisément pour induire ce changement de paradigme majeur concernant l’impact environnemental des entreprises. Cette transition est désormais intégrée dans les reportings obligatoires, conformément à la Directive européenne de décembre 2022, la CSRD, qui inclut le scope 3. Ainsi, l’engagement pour la réduction de scope 3 dans les entreprises ultramarines s’inscrit dans une démarche plus large de responsabilité environnementale.
La prise en compte du Scope 3, une révolution copernicienne.
Avec l’instauration de mesures concernant le scope 3, les entreprises ultramarines sont confrontées à une nouvelle réalité qui les éloigne de l’idée d’être au centre du monde. Elles acceptent plutôt leur rôle au sein d’une longue chaîne de valeur ayant un impact mondial, affectant ainsi la Terre, ses habitants, et le bien commun. La réduction de scope 3 pour les entreprises ultramarines devient donc une responsabilité sociétale majeure. Auparavant, ces entreprises pouvaient négliger cet impact en amont et en aval tant qu’elles respectaient les règles du capitalisme libéral, en s’appuyant sur la « main invisible » du marché censée résoudre tous les problèmes par le mécanisme des prix. Désormais, elles mesurent leur impact à l’aide d’une métrique précise (pour les GES, mais également pour d’autres éléments tels que l’eau ou les déchets) et en assument la responsabilité.
Un Everest infranchissable avec les modèles traditionnels
Quand on regarde un scope 3 qui représente plus de 90% des émissions des entreprises ultramarines, il y a de quoi être saisi d’un vertige, et d’un découragement. Pourtant, de nombreux chefs d’entreprise relèvent le défi, une palette de décisions sont à leur portée pour réduire le scope 3, par exemple :
- modifier le mix produit proposé : progressivement les produits les plus nocifs à l’usage pour l’environnement sont éliminés ;
- modifier la provenance ou le mode de transport des produits : écarter certains pays producteurs qui utilisent de l’énergie fortement carbonée, ou sont trop lointains, ou nécessitent un transport aérien sans alternative moins émissive;
- changer leur modèle d’affaires, passer par exemple de la vente de produits à la vente de services
- imaginer une forme d’alliance avec ses clients et ses fournisseurs, progressivement des solutions communes peuvent émerger ;
- susciter même des coopérations avec ses concurrents sur ces sujets, des axes de travail commun peuvent être identifiés ;
- prendre des initiatives sociétales, en proposant des actions utiles : des suggestions fortes peuvent être formulées à l’égard de la Collectivité, comme par exemple, la construction à grande échelle de pistes cyclables sécurisées pour réduire l’empreinte de certains trajets.
La métrique du Bilan Carbone permet de mesurer l’impact précis de ces mesures dans le temps, et de ne pas se fourvoyer dans des mesurettes cosmétiques.
Révolutionnaire, cette approche l’est, d’autant plus qu’il ne s’agit en rien d’un coup de com’ ponctuel, mais bien d’une action suivie, de long terme, et mesurable. Rien ne se fait en un claquement de doigt, il faut aller aussi vite que possible ce qui est facile, mais une trajectoire de décarbonation scope 3 nécessite des effort suivis.
Le scope 3, lieu de créativité, d’audace entrepreneuriale et de mobilisation générale
Vaincre l’Everest de la décarbonation du scope 3 nécessite une solide détermination et de sortir des sentiers battus. La métrique carbone, qui rend disponible les chiffres à tous les échelons de l’entreprise, est un outil de créativité car chacun peut contribuer et se mobiliser pour la cause. Ainsi, des solutions jusque-là interdites ou hors sujet reviennent au centre du débat. Et pas du fait qu’elles seraient amenées par un consultant ni par la hiérarchie, mais parce que chacun se sent concerné, les solutions peuvent surgir à tous les niveaux.
Vaincre l’Everest nécessite néanmoins d’être bien accompagné, et bien équipé. La technologie (IoT, IA, etc.) nécessite des expertises souvent pointues mais peut apporter des solutions disruptives et efficaces, si elle est bien orientée.
Enfin, vaincre l’Everest nécessite un travail d’équipe. C’est tout l’intérêt de la coopération.
Faire de la décarbonation une chance dans les Outre-mer ? C’est possible, à condition d’accepter de se lancer dans la décarbonation du scope 3, entreprise difficile mais sans doute très féconde, et qui pourra conférer un certain leadership aux entreprises ultra-marines sur ces thématiques. A condition de s’y mettre sans tarder. Il n’y a pas de temps à perdre !
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