À Mayotte, l’entreprise Colas passe à l’électrique
Par Nora Godeau | Le 21/09/2021 | Actu
Depuis mars 2021, Colas, la principale entreprise de BTP à Mayotte, s’équipe de voitures électriques. L’objectif est de remplacer environ 80% des véhicules thermiques de la flotte par des véhicules électriques d’ici 4 à 5 ans.
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Colas a débuté sa transition électrique sur l’île aux parfums depuis mars 2021, si bien qu’à l’heure actuelle, l’entreprise dispose de 3 voitures électriques (2 Peugeot e-208 et 1 Peugeot e-2008) et d’autres commandes vont suivre. « D’ici la fin de l’année, nous arriverons à 8 voitures électriques sur les 160 véhicules que possède l’entreprise », explique Adrien Deffay, le chef de secteur génie électrique.
L’entreprise de BTP a fait le choix du leasing Peugeot car les modèles électriques du lion se sont révélés selon elle moins chers que les Zoé de chez Renault. Peugeot a d’ailleurs spécifiquement formé une partie de ses équipes locales afin qu’elle puisse réparer si nécessaire les nouveaux véhicules électriques de Colas. Et pour les recharger, 3 bornes doubles ont été installées sur les sites de l’entreprise.
Sommaire
Une prime de 5 000€ versée pour chaque véhicule électrique
« Le surcoût engendré par ce passage à l’électrique est faible car compensé par les 5000€ de prime versée pour chaque véhicule par l’Etat afin d’encourager cette conversion à visée écologique. », affirme Pierre-Edouard Blanquart, l’ancien chef du service matériel de Colas qui avait initié auparavant l’acquisition de ces premières voitures, « Mais, il n’y a aucun gain sur la TVS car nos voitures diesel récentes émettaient déjà peu de CO2. »
Pour l’instant, Colas ne peut pas remplacer 100% de sa flotte parce-que certains véhicules de chantier ne sont pas encore proposés en version électrique. « Nos voitures électriques font 40 000 km en 36 mois. Du fait de la superficie réduite de Mayotte, cela s’avère donc moins rentable que pour d’autres territoires. Mais leur meilleur rendement et le fait qu’elles coûtent moins chères en énergie ou en entretien que les diesels font que nous serons de toute façon gagnants sur le long terme », poursuit Pierre-Edouard Blanquart.
Une conduite plus souple …mais des recharges à anticiper !
Adrien Deffay utilise quotidiennement une Peugeot e-2008 pour se déplacer sur les différents chantiers mahorais de l’entreprise. « L’avantage avec une électrique est que sa conduite est plus souple qu’avec une version diesel, notamment en automatique dans les embouteillages. En plus, elle ne fait aucun bruit ! », explique le chef de secteur génie électrique. « En revanche, c’est une vraie gymnastique pour planifier ses charges électriques ! », déplore-t-il.
Ces Peugeot électriques ont en effet une autonomie maximale de 300 km avec une charge pleine, ce qui représente pour un cadre jusqu’à 5 jours d’utilisation professionnelle. Malgré cela, Adrien Deffay avoue éprouver un certain stress lorsqu’il doit effectuer de longues distances : « Les bornes de recharge ne sont présentes que sur les sites de Kaweni, ce qui est handicapant. Le top serait d’avoir également des bornes de recharge à domicile, mais ce n’est pas encore possible car leur installation nécessite une augmentation de la puissance du compteur électrique ».
En utilisant les nouvelles stations de charge installées par Colas, une recharge complète nécessite 6 heures minimum : ce qui reste néanmoins bien moins long que les 22 heures imposées par les bornes à domicile classiques ! D’autre part, ces Peugeot électriques peuvent atteindre techniquement 130km/h, mais cela ne sera jamais le cas à Mayotte puisque la vitesse est ici limitée dans le meilleur des cas à 70km/h…
Un bénéfice pour l’environnement …vraiment ?
Mais s’il est à l’origine de l’initiative, Pierre-Edouard Blanquart s’étonne toutefois que l’électricité mahoraise soit encore produite en 2021 principalement par des énergies fossiles, « Nos bornes sont reliées au réseau EDM -Electricité de Mayotte-, or celui-ci brûle des énergies fossiles pour produire toute l’électricité du territoire ! Au final, cette belle opération pourrait donc se révéler hélas sans effet réel pour l’environnement de notre île », concède-t-il non sans ironie…
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