Véhicules électriques : un déploiement encore discret en Guyane
Par Adeline Louault-Pron | Le 07/10/2021 | Économie et politique
Si l’attrait pour la mobilité électrique reste encore timide en Guyane, ce secteur de niche tend à se développer sous la pression de la législation européenne. Lentement mais sûrement, les ventes de véhicules électriques et hybrides amorcent leur envol.
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Le bilan des ventes globales atteste d’un très léger décollage ces deux dernières années. Lors des huit premiers mois de l’année 2021, les ventes d’hybride dans le territoire n’a pas dépassé les 10% (9,8%), soit le plus petit ratio des cinq DROM. Sur les modèles 5 places (hors utilitaires), 44 véhicules électriques ont été vendus en 2020 (sur un total de 4409 ventes) contre 20 en 2019 (sur un total de 5451 ventes). Parmi les meilleures ventes en tout électrique, citons la Zoé chez Renault, l’E.208 chez Peugeot et la C.Zéro chez Citroën.
Moins chers et plus polyvalents sur un territoire étendu comme la Guyane, les véhicules hybrides ont vu leur cote grimper l’année dernière : 39 modèles hybrides rechargeables ont été vendus en 2020, contre 2 en 2019 ! La part des véhicules micro-hybrides – ou hybrides légers – croit également de manière importante avec 311 véhicules vendus en 2020 contre 124 l’année précédente. Moins coûteux à l’achat que les hybrides classiques, ils sont dotés d’un moteur thermique assisté d’une petite batterie électrique offrant une aide à l’accélération et permettant d’économiser du carburant.
Demande croissante de certaines entreprises
L’engouement pour les véhicules électriques peine à éclore en raison notamment d’un coût élevé à l’achat et d’une insuffisance du nombre de bornes de recharge au regard de l’étendue du territoire. De quoi décourager les éventuels acquéreurs. Pourtant, le développement du secteur est inéluctable. En effet, la Guyane étant l’une des neuf Régions Ultrapériphériques (RUP) de l’Union Européenne, elle est soumise à la législation sur le climat qui contraint désormais les constructeurs auto à réduire les émissions de CO2 sur les voitures neuves et impose la même règle aux entreprises des secteurs du transport, de l’agriculture, de la construction et de la gestion des déchets.
Colas, acteur majeur du BTP, s’est pour sa part engagé dans le cadre de sa démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) à réduire de 30 % les émissions directes et indirectes de CO2 à l’horizon 2030. En Guyane, ses filiales, à travers le Groupe RIBAL, contribuent à cet objectif : une des actions pour y parvenir est le remplacement de son parc d’engins et de véhicules par des solutions électriques, hybrides ou hydrogènes. « Les constructeurs du territoire ne proposent pas actuellement toutes les possibilités du marché hexagonal mais ils ont néanmoins des véhicules électriques à nous proposer, témoigne la direction de Ribal TP. L’objectif est de remplacer 25% de notre parc en 2021 pour atteindre les 100% en 2025, sous réserve que les enseignes auto soient au rendez-vous en Guyane. Il reste maintenant à trouver des solutions pour nos engins de chantier. »
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