L’essor des trottinettes et vélos électriques à La Réunion

St Joseph, ville pionnière des trottinettes électriques en libre-service

Voilà presqu’un an que le maire de St Joseph, Patrick Lebreton, a inauguré les deux stations de trottinettes électriques en libre-service. Le fournisseur s’appelle « DG-Trot », créé par Denis Hoareau et Giovanni Franchitti. « Étant donné que nous sommes tous les deux St Josephois, nous avons d’abord souhaité en faire profiter notre ville. Lorsqu’on a expliqué notre concept, la mairie a accepté », raconte Denis Hoareau. « Ça nous a permis aussi de commencer par une ville plus petite, avec deux stations, pour voir s’il y avait encore des choses à améliorer. Évidemment, il y en a et c’est normal, mais pour une première on est très satisfaits ». Il y a une station au Stade Raphaël Babet (4 trottinettes disponibles) et une autre à la mairie de St Joseph (8 trottinettes disponibles). 

Selon les chiffres de DG-Trot, les trottinettes électriques auraient plus de succès auprès des 30-45 ans. « Pour l’instant, nous enregistrons 500 utilisateurs », affirme Denis Hoareau. « Parmi ces utilisateurs, certains sont de St Joseph, d’autres sont des touristes… Certains roulent tous les jours avec les trottinettes pendant que d’autres sont simplement des utilisateurs ponctuels ». Les usagers ont le choix parmi trois tarifs : le tarif à la minute (0,10€/minute), 10€ pour 6h ou 20€ pour 12h.

Pour l’instant, les trottinettes doivent absolument être déposées aux bornes dédiées. Il n’est pas possible de les laisser n’importe où dans la ville. « On pourrait le faire, mais on a décidé de la jouer un peu différemment de ce qui se fait dans certaines villes métropolitaines », explique le gérant de DG-Trot. « Pour l’instant — on touche du bois —, sur quasiment un an, on a eu aucun acte de vandalisme. Donc ce système de caution et de dépôt uniquement aux bornes jouent certainement un rôle dans le respect des trottinettes. Et pour être tout à fait transparent, le fait de pouvoir déposer sa trottinette n’importe où demanderait également beaucoup plus de travail pour la commune et nous ». 

Seul un kilomètre sépare les deux stations déjà installées. La mairie nous a communiqué son souhait d’investir dans d’autres bornes en centre-ville afin de favoriser l’élargissement du réseau de trottinettes électriques à St Joseph. Denis Hoareau souligne également la volonté de certains acteurs privés d’investir dans ce type d’installation devant leurs propres établissements. Des restaurants, des centres commerciaux, … Les installations bénéficieraient à leurs clients mais aussi à leurs employés. D’autres communes comme St Paul ou Les Avirons pourraient également être intéressées, selon le gérant de DG-Trot. « Nous sommes toujours en discussion », affirme-t-il. Mais pour l’instant, aucune autre ville n’a franchi le cap comme à St Joseph. 

La trot-cross à L’Étang-Salé 

À L’Étang-Salé-les-Bains, Jérôme est le gérant d’eBike. Il loue et vend des vélos et trottinettes électriques… Uniquement cross. Auparavant à St-Gilles-les-Bains, il note une augmentation certaine de l’utilisation des deux roues électriques à La Réunion. « Avant, j’étais plutôt dans la moto. Suite à certaines réglementations, j’ai préféré poursuivre avec le vélo, puis la trottinette électrique », explique-t-il. « C’est clair, et on le voit avec les efforts de certaines mairies comme St Denis et St Pierre pour le vélo ou St Joseph pour la trottinette. Les deux roues électriques attirent de plus en plus de monde ». 

Une trottinette cross s’apparente à un vélo, « sauf qu’il n’y a ni selle ni pédales, donc ça n’en est pas un », précise Jérôme. Une roue motrice à l’avant, une roue motrice à l’arrière, les trottinettes cross, chez eBike, peuvent aller jusqu’à 35km/h. « Dans la réglementation des deux roues, au-delà de 25km/h, le véhicule est considéré comme étant une moto. Normalement, à partir de 25km/h, il faut donc avoir un casque et des gants pour conduire, même une trottinette ». Contrairement aux trottinettes urbaines, la trot-cross a des suspensions (à l’avant et à l’arrière), comme sur un vélo.  

« Pour l’instant, les gens n’utilisent les trot-cross que pour le loisir, pas comme la trottinette électrique urbaine », affirme Jérôme. Très peu de personnes en achètent. Tout d’abord, à cause du coût : « souvent, les gens m’appellent pour une trottinette électrique et quand je leur donne le prix, ça les refroidit », raconte-t-il. Il faut compter 5 000€ pour l’achat d’une trottinette cross. Dans le cadre d’un achat pour circuler dans les zones urbaines, la trottinette électrique classique est largement privilégiée. Moins imposante, pliable, elle est beaucoup plus pratique en termes d’espace.

En revanche, étant donné les objectifs d’usage, les matériaux des trottinettes urbaines sont moins résistants que ceux des trot-cross. « Il est également plus simple de trouver des pièces pour les trot-cross car il s’agit des mêmes que les vélos. Tandis que pour trouver des pièces détachées pour les trottinettes, a fortiori à La Réunion, il faut un peu plus s’accrocher », souligne Jérôme. « Mais tout ce qui est électrique demande très peu d’entretien, de manière générale ». 

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Ophélie Vinot

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