La transition énergétique, quoi qu’il en coûte
Par Arnaud Murati | Le 08/07/2021 | Économie et politique | Green

A l’instar de ce qui se passe chez leurs concurrentes généralistes, les marques premium se convertissent aux moteurs électriques et hybrides. Une révolution qui touche aussi bien les clients que les concessionnaires, eux aussi tenus d’évoluer et d’investir.
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Aux Antilles, l’essentiel de la production électrique est assuré par des centrales fonctionnant au fioul. Le « véhicule propre », qu’il soit électrique ou hybride, possède donc un certain bilan carbone à l’usage… Mais qu’importe. Les marques sont obligées de composer avec les productions du moment, qu’elles soient parfaitement adaptées au contexte ultra-marin ou pas : « On se trouve face à des clients conditionnés » indique Helen Dufour, directrice de la concession Jaguar-Land Rover de Guadeloupe, « si l’on ne possède pas d’hybride ou d’électrique, on ne vend plus rien » continue-t-elle.
Que ce soit Jaguar ou Land Rover, BMW, Mercedes ou Porsche, toutes les grandes marques premium se sont adaptées à la nouvelle donne énergétique. Porsche propose des modèles hybrides ou électriques, BMW aussi tandis que du côté des anglais de Jaguar-Land Rover, des moteurs à éthanol E85 sont apparus assez récemment dans les catalogues, en plus des solutions électrifiées.
Et à la fin du premier semestre 2021, la situation est la suivante selon quelques concessionnaires : « Nous vendons une grande majorité d’hybrides » fait remarquer Hubert De Négri, concessionnaire Porsche au Lamentin (Martinique) ; « nous n’avons quasiment plus de diesel dans notre mix énergétique, environ 5%, tandis que le reste se partage entre l’hybride et l’éthanol » annonce Mme Dufour pour Jaguar-Land Rover en Guadeloupe. Une tendance qui ne se retrouve toutefois pas au sein la concession BMW-Mini du Lamentin, en Martinique : « Notre mix, c’est environ 5 à 8% d’hybrides et d’électriques, 40% d’essence et le reste de diesel » explique le directeur Xavier de Saint-Yrieix.
Porsche, tout comme Jaguar et Land Rover, réalisent des petits volumes d’immatriculations à comparer aux marques généralistes. Mais les faits sont là : les motorisations alternatives représentent déjà l’essentiel de leurs ventes. Les clients seraient-ils plus portés sur l’écologie dans le haut de gamme ? Pas forcément : « Nous rassurons les gens sur le fait qu’il s’agit bien d’une vraie Porsche » sourit Hubert De Négri lorsqu’on lui demande quelle est la première question posée par un client face à un modèle hybride.
Pas de malus, pas de TVS
Mais une fois ce cap passé, les motivations redeviennent bien plus prosaïques : « La majorité de notre clientèle est composée de chefs d’entreprises ou de professions libérales. Or, le véhicule électrique est exempté de taxe sur les véhicules de société et bénéficie de diverses déductions fiscales » indique encore M. De Négri. Helen Dufour confirme : « Nous proposons des véhicules à l’E-85 même s’il n’y a pas d’éthanol en Guadeloupe » pointe-t-elle, expliquant ensuite que ces autos bénéficient d’un malus moindre et d’autres avantages fiscaux par rapport à celles dotées d’une motorisation classique. De l’éthanol sur le papier mais du sans-plomb à la pompe, donc !
Les clients ne sont pas les seuls à devoir s’habituer à ces nouvelles motorisations. Les garagistes sont logés à la même enseigne : « Cela a entrainé une mutation de clientèle, nous sommes encore montés en gamme » poursuit le concessionnaire Porsche, « nous ne proposons plus rien en dessous de 100 000€. » Chez BMW en Martinique, le fait de vendre dans un même package le véhicule électrique, sa borne et un an de recharge a semble-t-il aidé tout le monde : « Cela rassure les clients mais aussi les commerciaux, qui ne sont pas habitués à vendre cela » fait remarquer Xavier Saint-Yrieix. Mais selon Helen Dufour, la transition énergétique, ce sont aussi des investissements colossaux pour les distributeurs : « Il va falloir que nous refassions tout l’atelier avec un lieu qui sera quasiment une pièce blanche » signale-t-elle, « la problématique numéro 1, selon moi, sera le service après-vente. Nous maîtrisons les moteurs thermiques depuis longtemps, mais s’agissant des nouvelles technologies… »
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