ITW Craig Tanic : « Une belle revanche »

Titré en championnat de France KZ2 sur le circuit de Laval le 22 septembre dernier, Craig Tanic a décroché un troisième sacre national après avoir été couronné en Cadets en 2017, puis en Junior en 2018. Surtout, le pilote martiniquais est allé chercher le trophée dont il a été privé il y a quatre ans, sur la même piste.

Si la finale des championnats de France s’est disputée dans des conditions particulières, avec une épreuve un temps stoppée par drapeau rouge en raison des conditions particulièrement pluvieuses sur la piste de Laval, la victoire de Craig Tanic ne souffre aucune contestation, tant le Martiniquais a dominé son sujet, et ses adversaires, sur une piste détrempée.

« C’était assez spécial », a expliqué ce dernier à Oovango.com. « Au début du week-end, pour les essais, on a eu à la fois de la pluie et une piste sèche. A partir des essais chronos, c’était sec, puis le temps a commencé à changer le dimanche, avec de la pluie le matin. »

Des conditions mitigées qui ont offert un beau casse-tête aux pilotes et leurs équipes : pneus pluie ou pneus slick ? Tanic fait lui le choix de partir en pneus slicks, une décision judicieuse, qui lui valait de passer la ligne d’arrivée de la Super Heat à la première place, avant d’être rétrogradé au deuxième rang suite à une pénalité de cinq secondes après une collision avec un autre pilote. Craig Tanic continue sa marche en avant en remportant par la suite ses deux premières manches, avant d’être sorti dans la troisième.

Le Martiniquais chemine ainsi jusqu’à la finale, où il s’élance du quatrième rang sur la grille. Auteur d’un bel envol, il se hisse en tête dès la fin du premier tour, avant de creuser l’écart sur ses poursuivants. Il compte une belle marge lorsque la pluie s’abat sur le circuit de Laval, vers le 15^e tour. Des conditions qui piègent bon nombre de concurrents, avec de nombreuses sorties de route – seuls huit pilotes, dont Tanic, parviennent à boucler le tour ! -, et qui forcent les officiels à brandir le drapeau rouge et à suspendre l’épreuve.

Après une courte pause et une légère accalmie, décision est prise par les officiels de passer la course en conditions pluie : les pneus sculptés sont montés sur les kartings, les pilotes revêtent une combinaison adaptée.

« L’objectif était de reprendre rapidement de l’avance, car je ne suis pas forcément le meilleur sous la pluie », continue Craig Tanic. « Finalement, on est tous restés dans le même dixième au chrono sur un tour, et les positions n’ont pas bougé. Sous la pluie, le moindre geste est important, il fallait être le plus concentré possible pour atteindre l’arrivée. »

Craig Tanic passe ainsi la ligne d’arrivée en vainqueur de cette finale de championnats de France KZ2, et décroche son troisième sacre après ceux remportés en Cadets (2017) et Junior (2018). Une belle revanche pour le pilote antillais, qui restait sur un souvenir amer à Laval.

« Il y a quatre ans, sur la même piste, on m’a empêché de réaliser cet exploit. J’étais en bonne position, mais un pilote m’a sorti. Cette fois, j’ai rencontré beaucoup de gens qui étaient extrêmement contents pour moi, qui avait le souvenir de 2020. »

Une belle récompense pour le jeune homme de 20 ans, qui sillonne les pistes de karting depuis son plus jeune âge. Fils de Harry Tanic et Marie Yvelise Etilé, tous deux champions de Martinique de karting, Craig Tanic est rapidement monté dans un karting, avant de disputer ses premières compétitions à l’âge de 7 ans.

« Je m’entraînais toute l’année en Martinique sur un parking aménagé », explique-t-il. « Et j’allais régulièrement sur des épreuves de Coupe de France ou de Championnat de France, mais aussi des compétitions internationales comme les Championnats du monde. »

Auteur de belles performances à l’international en karting, Craig Tanic n’a cependant jamais pu envisager un passage à l’automobile. « Lorsque l’on commence en karting, on rêve bien évidemment tous de devenir pilote de F1 », poursuit-il. « Mais cela reste très cher. J’ai tout de même fait la formule de détection Richard Mille [en monoplace de F4], où j’ai terminé deux fois deuxième. Mais il faut avoir beaucoup d’argent pour aller dans cette voie, le talent ne suffit pas. Lewis Hamilton est mon idole, mais j’admire tous les pilotes de Formule 1 et, grâce à mes titres de champion de France, j’ai eu la chance de rencontrer Esteban Ocon et Pierre Gasly. »

Aujourd’hui, Craig Tanic se concentre sur ses études. Aujourd’hui domicilié en Métropole, en région parisienne, ce jeune champion discret et souriant, et à la tête sur les épaules, suit une Prépa pour intégrer une école d’ingénieur par la suite. Avec toujours le karting et la compétition en tête, néanmoins. On l’a vu aussi récemment en action sur route en 2024, avec des victoires à la course de côte du Galion, puis à la course de côte de Morne Raquette.

« En 2025, j’aimerais refaire les Championnats de France, et la Coupe de France », conclut-il. « Et peut-être les Championnats du monde si je dispose du budget. »

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