Alexis Hoarau : « J’ai fait ce que j’avais à faire »

Après quatre saisons en métropole, Alexis Hoarau a décidé de revenir vivre sa passion à La Réunion. Il y a remporté deux titres de champion de France de Supermotard S2 et deux titres de champion du monde junior par équipe. De retour sur son île, il compte jouer les premiers rôles en compétition.

Sans regret. Alexis Hoarau a pris la décision, en toute conscience, d’arrêter le championnat de France de Supermotard. En 2024, il avait accédé à la catégorie reine, le S1 (450 cm³). Il avait auparavant remporté deux titres consécutifs en S2 (250 cm³) en 2022 et 2023.

Pour le jeune pilote réunionnais, les raisons de son retour sur l’île sont multiples. « C’était un peu compliqué », explique-t-il. « Je n’avais pas de structure pour rouler. On a roulé avec un ami à moi, Tony Guerrero, en 2024. Il roulait en 250, moi en 450, et on partageait les frais. Comme il a arrêté, je devais encaisser les frais tout seul, il fallait notamment que je trouve un camion. J’ai tenté de chercher une équipe pour 2025, mais cela n’a pas pu se faire. J’ai donc pris la décision d’arrêter le championnat de France et de retourner courir à la Réunion. »

« Au final, on a beaucoup dépensé et cela n’a rien changé. Et la vie en Métropole ne me convient pas spécialement. Et je ne m’y suis jamais vraiment installé, je rentrais systématiquement à la Réunion dès la fin de saison, ce qui rendait impossible une recherche d’emploi là-bas, par exemple. »

Alexis Hoarau a réussi une première saison prometteuse en S1 avec sa KTM de l’équipe APSC Magma. Il s’est classé régulièrement dans le top 5 tout au long de l’année. Il a conclu la saison sur un podium lors de la dernière course à Villars en septembre. Finalement, sixième du classement général final, le pilote réunionnais met ainsi fin à quatre années passées au niveau national.

« J’ai passé quatre années en Métropole pour tenter ma chance dans la discipline », continue-t-il. « Je venais d’arrêter l’école, et j’ai décidé de me lancer ce défi pour être au top, et cela ne me gênait pas de faire ces sacrifices si cela pouvait me permettre d’en vivre dans le futur. Mais, malheureusement, je me suis rendu compte que cela ne pouvait pas devenir autre chose qu’une passion, alors j’ai décidé de la vivre à nouveau à la Réunion. »

Brièvement de retour en Métropole pour rapatrier ses motos, Alexis Hoarau se prépare ainsi à croiser le fer avec les meilleurs motards réunionnais en 2025. « Je vais disputer le championnat de Motocross, le Supermotard, et peut-être le Monobike. Bien sûr, quand la saison de championnat de France S1 repartira sans moi, il y aura un peu de frustration de ne pas y être, mais j’ai fait ce que j’avais à faire durant toutes ces années, et j’ai excellé rapidement au top niveau. »

Depuis la finale du championnat de France, Alexis Hoarau a rapidement retrouvé les circuits connus à La Réunion. En décembre, il a brillé sur le circuit Pascal Ravenne lors du Festival des 50 ans de la Ligue Réunionnaise de Motocyclisme. Il a affronté une forte adversité et montré son talent. Surtout, il a retrouvé le plaisir de la compétition. Ce plaisir s’était atténué pendant sa dernière saison en championnat de France.

« Un moment oui, c’est vrai, le plaisir n’y était plus », poursuit Alexis Hoarau. « Il y a eu une période durant laquelle je roulais juste parce qu’il fallait rouler. Et puis le passage du S2 au S1 était compliqué, le niveau n’était pas le même, il fallait se faire à ça. Mais rouler à la Réunion ces derniers mois m’a procuré énormément de plaisir, et je me réjouis vraiment de cette saison à venir. Et mon but est aussi de trouver un emploi durable, que ce soit dans la moto ou en tant qu’animateur, ou autre. »

Alexis Hoarau ne regrette rien de son passage en métropole. Cette expérience lui laisse de bons souvenirs et un précieux bagage. Il pourra s’appuyer sur cela pour relever ses prochains défis. « C’était une expérience qui m’a apporté beaucoup », conclut-il. « J’ai vécu ma passion, mon rêve, j’ai vécu de belles choses et rencontré de belles personnes. J’ai aussi pris de l’expérience en allant vivre tout seul, loin de ma famille. Je ne regrette pas du tout. »