La mobilité bas-carbone des Outre-mer nécessite des solutions adaptées aux spécificités locales et une vision partagée pour une transition durable.
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Il s’agit de permettre à chaque territoire de porter une vision « ZNI » à la fois mutualisée avec les outre-mer, et enracinées localement. Les Outre-mer sont riches de leurs idées et de leurs entrepreneurs, l’Etat doit à la foi garantir la mobilité insulaire si essentielle et faciliter et encourager les initiatives locales, territoriales comme entrepreneuriales.
Il faut réfléchir aux solutions pertinentes localement. Par exemple, le facteur d’émission en CO2e d’un véhicule hybride alimenté en bio-carburant est meilleur que celui d’un véhicule électrique. Ou encore, creuser la piste de redonner vie au concept de « Taxicos » en étudiant la création des flottes de transport bas-carbone, à hydrogène par exemple, accessibles et avec une capillarité inégalable, grâce à des systèmes via smartphones. Et compléter cela par des systèmes intelligents de covoiturage, de voitures partagées, etc.
Rendre possible et organiser des déplacements locaux à vélo à assistance électrique. Aujourd’hui, la pratique du vélo est globalement suicidaire dans les Outre-mer car les infrastructures sont inexistantes. Demain il faut que se déplacer à vélo avec ou sans assistance électrique soit largement possible, pour les déplacements locaux, sur tout le territoire. Un investissement massif dans ce domaine pourra contribuer à développer une nouvelle forme de mobilité, bas-carbone et économique. Ne pas oublier que la vie locale est soumise à la possibilité de se déplacer à coût modéré.
A terme, savoir produire son propre SAF (Sustainable Aviation Fuel) comme l’annonce aujourd’hui
l’Islande sera un gage d’autonomie et permettra de garantir la connectivité des îles. Il faut regarder ce
qui est possible, mutualisable, et économiquement viable à terme. De petites unités locales de e-fuels à base de CO2 et de H2 ? Aujourd’hui c’est de la science-fiction, mais l’enjeu mérite qu’on regarde ce qui sera possible dans 20 ou 30 ans.
Sans pouvoir écrire dès le départ toute la stratégie pour la mobilité bas-carbone insulaire, certaines décisions s’imposent et permettront d’alimenter une réflexion qui devra dans tous les cas être co-construite dans la durée avec chaque territoire et partagée.
Au niveau institutionnel, il faut dès maintenant un processus de réformes structurelles de bon
sens pour préparer l’avenir
Une autorité de la mobilité bas-carbone doit être identifiée, confiée à l’organe de l’Etat le plus
approprié. Il est de la responsabilité de l’Etat de ne pas laisser ce sujet s’embourber dans ses propres
inerties. Cette autorité aurait la responsabilité d’orchestrer au sein de tous les Outre-mer une méthode
et des livrables clés. Et de mener le travail législatif indispensable pour impulser et accompagner les changements profonds.
Une méthode pourra être de déployer des solutions d’avenir avec certains territoires volontaires et
essaimer dans un deuxième temps. L’exemplarité est efficace car elle permet d’incarner les solutions,
de les rendre vivantes et adaptées à chaque territoire, au lieu de les confiner à des arbitrages loin du
terrain.
Enfin, une méthode générale devra être employée : favoriser la légèreté, la sobriété, l’expérimentation
même à petite échelle, l’ouverture aux initiatives locales et entrepreneuriales. Si les Outre-mer peuvent se prévaloir d’une chose c’est de leur capacité entrepreneuriale et créative :
appuyons-nous dessus !
Il n’est pas exagéré de dire que la mobilité bas-carbone relève d’une question vitale pour les
outre-mer. A moins de souhaiter une réduction drastique des populations de ces territoires, et
une paupérisation forcée de leurs économies, il faut agir dès maintenant.
Les outre-mer en ont la capacité !
Partie 3 sur 3, fin !
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