ITW Rudy Rodney : « On va de l’avant »

Par Emmanuel Rolland | Le 16/10/2024 | Actu | Passion auto / moto | Sports mécaniques

Rudy, commençons par le commencement, comment êtes-vous venu à la course automobile ?

J’ai découvert le sport auto avec mes parents, et deux amis très proches. Très tôt, ils m’ont emmené assister à des rallyes, et je me souviens avoir dormi sur la banquette arrière de la voiture familiale, à trois ans, alors que l’on était venus assister à une spéciale de nuit. Forcément, l’idée a vite été de faire de la course automobile dès que j’ai eu mon permis. Et mon premier crédit à la banque, c’était pour acheter une voiture de course. Et au final, pour l’anecdote, j’ai eu une voiture de course mais pas de véhicule pour aller au travail, alors j’y allais en bus ! Tout le monde me prenait pour un fou, sauf mes parents, qui comprenaient ma passion. Mais j’étais très motivé.

Après un premier rallye en 2005 (Les 12 Heures de Sainte-Marie sur une Citroën Saxo T4), vous vous engagez régulièrement au départ des épreuves en Martinique (sur une Citroën C2 R2, puis R2 Max), de 2012 à 2014, puis vous avez décidé de mettre le sport automobile entre parenthèse, pourquoi ?

J’ai commencé la compétition en 2005, j’avais 25 ans. Puis j’ai effectivement arrêté en 2014, pour plusieurs raisons. Le Team Citroën avait décidé d’arrêter son support technique, et financièrement c’était quand même assez cher. Et puis c’était le moment d’arrêter : j’étais Champion R2 de Martinique, je pouvais stopper sur une bonne note, et j’ai même raté le titre général pour six points derrière Philippe Egouy. Et puis j’avais pas mal de projets personnels, à commencer par m’occuper de ma famille et construire ma maison.

Vous finissez pourtant par revenir en 2022, après sept ans en-dehors de toute compétition…

Oui, j’ai décidé de me relancer dans l’aventure, cela me manquait beaucoup. J’ai pris du plaisir à retrouver les routes sur une petite Peugeot 208 R2. De manière générale, j’apprécie beaucoup la catégorie R2, avec des voitures fiables, évidemment moins onéreuses, et au volant desquelles on peut vraiment se faire plaisir.

Ce n’était pas trop dur de se remettre dans le bain ?

Non, car l’expérience est quelque chose qui ne s’achète pas. Et j’avais préparé mon retour : je l’avais décidé l’année précédente, et je me suis bien préparé pendant un an, tant physiquement que mentalement, et ce n’était pas si difficile. J’ai fait une première course de côte à Vauclin [Morne Raquette, Ndlr], à trois kilomètres de chez moi, c’était l’occasion, et on a fait une belle performance. Malheureusement on a connu un coup dur en cassant le moteur à notre troisième course [Rallye National Madinina, Ndlr], on a mis un genou à terre. Heureusement, j’ai pu compter sur un staff incroyable, et des partenaires extraordinaires, qui ont été là pour m’accompagner. Nous avons monté un moteur neuf, et c’était reparti de plus belle en 2023. Là, on fait un podium [au Madinina, toujours], et on remporte le R2 au MRT.

2024 commence par un abandon au Rallye National de la ville de Saint-Joseph, avant une quatrième place (premier R2) au Rallye Régional du Nord, puis le MRT, où vous avez eu plus de mal. Comment avez-vous vécu cette course ?

Je dois dire que l’édition 2024 du Martinique Rallye Tour était un peu difficile pour moi à titre personnel. On était hyper bien préparés avec Séphora Sébastien*, mais au bout de la troisième spéciale, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je n’étais pas dans le coup. Difficile de savoir exactement pourquoi mais j’avais connu deux semaines difficiles professionnellement avant la course, les enfants dont il faut s’occuper… J’avais fait une préparation physique tous les jours, mais le jour J, je n’y étais pas. Le problème venait de moi.

Je n’ai pas performé comme j’aurais voulu, et au final on termine 10e au scratch. On termine loin, mais c’est vraiment moi qui n’était pas dans le coup. Et on s’est fait « démonter » par nos concurrents en R2 : sur 16 spéciales, nous n’en avons gagné que cinq. Sur la fin, on n’a pas pris de risque, on s’est fait des frayeurs alors que cela n’en valait pas la peine, je ne pouvais pas rattraper les gars de devant. J’ai fait quelques freins à main, pour le plaisir. Ce n’est que partie remise… en 2023, on avait bien performé sur le MRT, mais là je n’étais juste pas dans le coup.

Vous avez quand même pris du plaisir ?

Ah oui ! C’était une belle édition, avec une belle bagarre entre les trois R2 de pointe. Mais quand je me faisais taper, ça tapait fort ! ça roulait vraiment fort devant. J’avais pourtant face à moi des gars que j’avais battus en Guadeloupe pour certains, Lionel Sainte-Luce et Nicolas Louber. Mais ils étaient justement motivés à me taper chez moi, en Martinique, et c’est tout à leur honneur. C’était une belle bagarre quand même et, encore une fois, une belle édition.

Est-ce que cette expérience a affecté votre confiance ?

Non, au contraire car je sais où étais le problème. C’est déjà oublié, on va de l’avant et on est concentrés sur les prochaines échéances. On met les bouchées doubles pour être prêts pour le Rallye de Sainte-Marie qui se disputera le 26 octobre prochain, sous l’organisation de l’ASAM, avec des spéciales magnifiques. C’est notre objectif de cette fin d’année.

Quel est votre sentiment sur la situation du sport automobile en Martinique ?

Comme partout, c’est compliqué de trouver des partenaires. Mais il ne faut pas lâcher, être teigneux. Dans certaines régions, comme à la Réunion, c’est moins compliqué, mais ici, en Martinique, la situation est différente, le rallye n’est pas le sport numéro un. Mais on est motivés, et on continue à discuter avec les partenaires car, sans eux, on ne peut pas faire de rallye.

Et en ce qui concerne le plateau des compétitions en Martinique, comment jugez-vous son évolution depuis vos débuts ?

Il est certain que les plateaux étaient plus étoffés à une certaine époque, il y avait plus de voitures il y a une quinzaine d’années, mais c’est un sport qui coûte assez cher évidemment, c’est donc difficile pour tout le monde. Mais il y a aujourd’hui la formule de location de voiture, qui n’est pas mal pour celui qui veut faire un rallye unique, plusieurs ont d’ailleurs fait ce choix. Malheureusement, on assiste aussi à une course à l’armement, certains pilotes veulent de gros véhicules, et ça étouffe un peu les petits. Mais je me rends compte de plus en plus que, de manière générale, les concurrents reviennent souvent vers les véhicules plus petits, qui reviennent moins cher et qui procurent tout de même beaucoup de plaisir. Ce sont aujourd’hui les petites catégories qui constituent le gros des plateaux.

*Depuis son retour à la compétition, Rudy Rodney a alterné les copilotes dans le baquet de droite et a été associé, en fonction des épreuves, à Christelle Ichiza-Imaho, et plus récemment Séphora Sébastien et Jean-Daniel Gertrude.

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