Lettre à un ami « climato-réaliste »
Par Redaction | Le 02/10/2024 | Environnement | Green
Découvrez une réflexion sur le « climato-réalisme » et son impact, dans les Outre-mer. Ne renoncez pas à la science, le monde a besoin de vous !
-
19/12/2024
AGENDA : Sports Mécaniques Outre-mer – DECEMBRE 2024
Retrouvez l'agenda des sports mécaniques des Outre-mer pour le mois
-
19/12/2024
Format court : Porsche Macan Electric : Une révolution
Pour cette nouvelle génération, le Porsche Macan change la recette
-
18/12/2024
Essai Mercedes CLE 200 AMG Line Coupé : Quand le grand tourisme est synonyme de perfection
La nouvelle CLE est la fusion de la Classe C Coupé et de la Classe E
-
18/12/2024
Rappel TAKATA : Communiqué de presse de GSA suite au décès d’une automobiliste le 8 décembre
Après le drame du 8 décembre 2024, GSA a émis un communiqué de
Sommaire
« Climato-réaliste » et non « climato- sceptique »
Cher ami,
En discutant récemment avec toi à Fort de France, je me suis rendu compte que tu te revendiquais non pas « climato-sceptique » (il n’y a plus grand monde aujourd’hui pour contester que le climat change très rapidement) mais « climato-réaliste ». Les « climato-réalistes » affirment que certes le climat change, mais que les émissions de gaz à effet de serre (GES) et donc l’intervention humaine n’y sont pour rien, ou que de manière marginale.
Au fond, un climato-réaliste – et il y en a partout, pas seulement dans les Outre-mer – affirme deux choses : la première est que le lien entre d’une part émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) liés à l’activité humaine et d’autre part le dérèglement constaté du climat n’est pas scientifiquement prouvé, la deuxième est qu’il y a une vaste conspiration mondiale, venant d’alliance de grandes puissances occultes qui veulent piloter le monde à notre insu. Cette conspiration se réunit à Davos, et lors d’autre réunions moins médiatisées, pour nous opprimer sous couvert des prévisions du GIEC, émanation de l’ONU.
Dans les Outre-mer, ce sentiment peut être renforcé par la conviction qu’on est petits et loin, et que tout cela ne nous concerne pas.
Le déni peut coûter cher aux Outre- mer
Avant tout je dois dire que je respecte ta position, même si je suis en profond désaccord. Pour les Outre-mer en effet, ce déni peut coûter extrêmement cher, car l’atténuation et l’adaptation y sont d’autant plus nécessaires que ces territoires sont plus exposés au changement. Mais plutôt que de tenter de te convaincre et de passer pour un valet conspirationniste, je vais t’inviter à plusieurs choses, j’espère que notre amitié te donnera ce courage.
La plus simple serait de lire le rapport du GIEC, ou au moins la synthèse. Mais tu me diras probablement que le GIEC est vendu à la cause adverse et qu’il n’y a rien à en tirer. Le GIEC trierait les contributions, sélectionnerait les milliers d’entre elles qui sont rompues à sa cause : ce n’est donc scientifiquement pas valable à tes yeux.
Je t’invite, dans ce cas, à étudier sérieusement des documents qui étayent la cause que tu défends. Où sont-ils ? Si ce sont des papiers isolés, avec des arguments d’autorité du genre « écrit par un prix Nobel », ou « soutenu par un docteur en sciences » mais non étayés par de nombreux commentaires d’autres scientifiques, tu peux les mettre directement à la poubelle. Un prix Nobel n’est pas le monopole de la vérité, il a juste gagné un prix dans son domaine très spécifique, et l’a plupart du temps ne connaît rien au domaine voisin. La vérité scientifique, elle, doit pouvoir résister à la critique scientifique. S’il n’y a pas cette confrontation, il y a de grandes chances qu’il s’agisse d’une imposture. Et qu’elle abuse tristement de la croyance des gens.
« J’ai espéré très longtemps que le GIEC se trompât. »
Personnellement, j’ai espéré très longtemps que le GIEC se trompât. J’ai suivi, il y a une vingtaine d’années, des scientifiques solitaires de très haut niveau qui nourrissaient le même espoir que moi, ils se sont tous dédits, sans exception, après avoir refait leurs calculs et rejoint l’évidence des faits.
Tu me diras : oui mais, regarde l’histoire des vaccins contre le Covid ! On nous a dit n’importe quoi ! On a fait n’importe quoi ; on a empêché des jeunes de vivre pour protéger les responsables politiques, qui appliquaient à eux-mêmes un principe de précaution hérité en France du traumatisme des transfusions sanguines qui ont transmis le SIDA. Certes, mais il ne s’agit pas de la même chose. Il ne faut pas confondre la réalité scientifique (pour les vaccins elle manquait certainement en partie de recul) et la politique vaccinale. Ici, dans le cas du Climat, la question posée n’est pas de savoir la bonne politique mais de savoir si l’on peut se fier aux prévisions du GIEC. Encore une fois, il s’agit de science, pas de croyance.
Prenons un autre parallèle, un peu excessif, mais parlant : 6 millions de personnes dans le monde affirment que l’homme n’a jamais posé le pied sur la lune (je mets de côté ceux qui pensent que la terre est plate). Tout aurait été tourné à Hollywood ou dans les studios de la NASA. Ces gens n’avancent aucun argument scientifique, mais une croyance conspirationniste : on nous ment. Je pose la question : comment faire en sorte que les milliers de personnes qui ont participé au programme Apollo puissent mentir de manière continue, sur 55 ans, sans qu’aucun ne trahisse, n’écrive un livre à succès, ou ne donne sa version dans un talk show, et fasse immédiatement fortune ? Il y aurait donc des milliers de menteurs tellement doués et sans ambition qu’aucun n’a jamais trahi un indice ?
Ne pas renoncer à la science
Le GIEC regroupe des milliers de contributions, scientifiques, argumentées : écrire un livre qui explique la supercherie du GIEC, mais de manière scientifique en démontant quelques articles de manière collégiale avec des scientifiques reconnus aurait immédiatement un succès mondial. Il n’y en a pas. Les scientifiques sont avides de vérité, ils se seraient regroupés et auraient créé un contre-GIEC, puissant et reconnu. Au lieu de cela, on trouve quelques scientifiques en mal d’ego contourner les critiques de leurs thèses pour se faire mousser auprès du grand public.
« La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité » (Fides et Ratio, JPII, 1998). La science seule ou la croyance seule ne permettent que de tourner en rond.
Cher ami qui crois que le GIEC est un organe conspirationniste, je t’invite à ne pas renoncer à la science. Car le monde a besoin de ton talent, de ta vision, de ton esprit critique très poussé pour avancer. On a besoin de chacun, pour trouver le chemin qui va permettre à l’humanité de surmonter l’énorme crise écologique qui s’annonce, mais que nous pouvons encore limiter, si nous n’attendons pas.
Ton ami, O.O. Van Go
Nouveau ! Soyez alerté de toute l’actu auto/moto des Outre-mer via WhatsApp
Laisser un commentaire