Le prix des pièces automobiles en passe de flamber
Par Arnaud Murati | Le 22/09/2021 | Économie et politique
La frénésie mondiale de consommation entraine une explosion de la production de biens en Chine, à tel point que les transporteurs maritimes ne sont pas en mesure d’assumer la charge de travail. Les conteneurs manquent, les ports sont saturés et les prix grimpent à tous les étages de la chaine logistique.
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« La situation est tendue depuis plusieurs mois ». Loin de sombrer dans le catastrophisme, Irwin Lefebvre, responsable des achats de produits maritimes de Bolloré Logistics, ne peut que se rendre à l’évidence : « Il existe une congestion portuaire partout dans le monde. Les navires accusent un retard important, ce qui a déstructuré le travail sur les ports. En fonction des lignes, les prix ont été multipliés par trois voire par dix. Pour donner un ordre d’idée, le coût d’un conteneur de 40 pieds depuis la Chine vers l’Europe se situait aux alentours de 2000$ (1704€) avant 2020. Aujourd’hui, il faut compter 15 000$ (12 783€) » explique le cadre de la compagnie maritime française.
Et pour parachever l’ensemble, les départements d’Outre-mer sont loin de faire partie des priorités de transporteurs maritimes. Tout particulièrement La Réunion et Mayotte, qui sont moins desservis que les Antilles : « Les compagnies s’en détournent parce qu’elles savent qu’elles n’ont pas énormément de conteneurs à y laisser, d’autres ports sont prioritaires. …attention, les ports des DOM ne sont pas abandonnés pour autant ! Simplement, il y a moins de service. », pointe M. Lefebvre.
Déjà 7€ de surcoût sur un pneu premier prix !
Tous les secteurs de l’économie sont donc touchés au même titre que l’automobile. Mais de l’avis d’Irwin Lefebvre et d’autres, le secteur des pièces détachées auto, qui sont transportées par conteneurs, est nettement plus susceptible de connaître des hausses de prix que celui des voitures neuves : « Nous avons un surcoût important pour l’importation des pneumatiques » confirme ainsi Copadex, un grossiste en pneus installé dans le Loiret, « Et sur un pneu premier prix, ces hausses cumulées représentent déjà un surcout unitaire de 7€ en moyenne. »
Une affaire visible à l’autre bout de la chaine en Guadeloupe : « Les prix usine ont déjà augmenté deux fois cette année car il y a aussi une hausse du coût des matières premières. Cette hausse, ajoutée à celle du transport, va logiquement être répercutée sur les clients particuliers et professionnels » indique Fabien Fontaine, le directeur de Siligom Antilles.
Au-delà du prix, le problème de la disponibilité des produits deviendra aussi bientôt crucial : « Désormais, nous pouvons passer 3 ou 4 mois sans être livrés, puis tout arrive d’un coup ! » note pour sa part Maxence Lesprillier, le dirigeant de Pneus Cash en Guadeloupe. S’il avoue qu’en « se débrouillant », il parvient pour l’instant à ne pas avoir de rupture sur des marques ou dimensions, il ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, car il n’est désormais plus rentable -ou possible- de faire venir des conteneurs depuis la Chine. Or, « les pneus premiers prix ou intermédiaires viennent d’Asie » fait observer ce spécialiste basé à Baie-Mahault.
Ainsi, le 1e septembre dernier, sept parlementaires réunionnais ont envoyé une lettre au ministre de l’Economie afin de l’alerter sur les difficultés d’approvisionnement de leur département : « Notre territoire a plus que jamais besoin du soutien de l’Etat pour faire face à ces difficultés » ont écrit députés et sénateurs, qui n’ont pas oublié de préciser que « près de 40% » des familles réunionnaises vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.
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