Meddy Gerville : « Nous sommes dans l’incertitude totale »

Vainqueur du dernier Rallye National Petite île Sud Sauvage – sa première victoire au général -, Meddy Gerville, accompagné de son équipier Souka Zaneguy, occupe la tête du classement provisoire du Championnat de la Réunion. Mais « le pilote musicien » n’est, à ce jour, toujours pas assuré de trouver les financements pour boucler la saison. Oovango.com s’est entretenu avec lui.

Vous venez de remporter, avec votre copilote Souka Zaneguy, le Rallye National Petite île Sud Sauvage à l’issue d’un beau duel avec Thierry Law Long, duel écourté après l’abandon de ce dernier. Comment avez-vous vécu ce moment, qui constituait également votre tout premier succès en rallye ?

C’était vraiment exceptionnel pour moi, avec effectivement cette première victoire en rallye. Je roule depuis 2005, cela commence quand même à remonter. Nous avions déjà fait deuxième du championnat de la Réunion n 2007, mais on a commencé à rouler un peu plus à partir de 2010. On a déjà décroché le titre en Groupe N par le passé, mais remporter une victoire au général, c’est vraiment quelque chose de fort. J’ai un peu de mal à comprendre ce qui m’arrive, je suis très comblé de ce résultat. C’est un peu un rêve qui est devenu réalité.

Vous aviez annoncé la couleur en début de saison en annonçant votre participation aux rallyes à la Réunion pour la première fois au volant de la Volkswagen Polo GTI R5…

Oui, rouler sur la Polo, c’était avant tout pour se battre pour la victoire. Nous avions déjà bataillé contre Thierry Law Long, qui domine actuellement la discipline, nous avons même déjà fini devant lui par le passé. Le seul truc c’est que Thierry a beaucoup plus d’expérience que nous. Lui ne s’est jamais arrêté de rouler depuis 25 ans, nous on est plutôt sur des « one shots ». Et j’avoue que nous avons été surpris de la rapidité de notre prise en main de la Polo.

Racontez-nous vos premiers tours de roue au volant de la Polo GTI R5 en début d’année ?

Je dois dire que la prise en main était assez facile. C’est vraiment une des voitures les plus simples à piloter. Elle a un super châssis, elle fonctionne très bien. Certaines choses ne sont pas tout à fait comme on voudrait sur la voiture encore, mais on essaie de résoudre ça.

Après une première sortie prometteuse avec la Polo lors du Rallye National de Saint-Leu, et une deuxième place derrière Thierry Law-Long, vous avez fait appel à la structure Sarrazin Motorsport [qui encadre également Réhane Gany en championnat de France, Ndlr.] pour vous accompagner sur le Petite île Sud Sauvage. Comment les choses se sont-elles faites ?

Avec Souka, nous voulions être dans les meilleures conditions possibles pour ce deuxième rallye de la saison. On a vu que l’on pouvait aller chercher Thierry sur le premier rallye, alors on voulait vraiment faire les choses bien. Et il y a eu des connections en raison du fait que l’équipe Sarrazin travaille déjà avec Réhane Gany en CDF. Bruno Heekeng, qui est l’ingénieur de notre équipe ici à la Réunion, travaille avec Clément Raffo, qui est l’ingénieur de Sarrazin Motorsport. Et Eddy Poher, mécanicien de chez Sarrazin était avec nous pendant tout le week-end du rallye, et cette collaboration avec une structure aussi professionnelle est un vrai plus.

Les deux premières manches ont proposé un beau duel avec Thierry Law-Long, comment voyez-vous les prochaines courses ?

On a fini à deux secondes au premier rallye. Malheureusement Thierry a été contraint à l’abandon au Petite île Sud Sauvage, ce qui est dommage car nous aurions aimé nous battre avec lui jusqu’au bout. C’est vrai que nous avons pris un bon départ au championnat, nous sommes en tête du classement, mais le but avant tout maintenant pour nous c’est de pouvoir finir la saison…

Justement, expliquez-nous votre situation actuelle et votre incertitude concernant votre participation au reste de la saison…

Eh bien nous avons le budget jusqu’au Tour Auto, mais ensuite c’est l’incertitude totale. J’espère que cette victoire va nous aider à trouver des partenaires pour la suite, c’est un appel que je lance. C’est vrai que l’on est bien partis, il y a un réel engouement et une belle dynamique autour de nous. On touche de nombreuses personnes, c’est également lié à mon nom, en tant qu’artiste connu ici à la Réunion.

A ce sujet, est-ce difficile de concilier votre activité de pilote et votre carrière que l’on connaît dans le milieu musical ?

Eh bien c’est ma vie depuis 2005, année de mes débuts en rallye. J’ai pris l’habitude de jongler entre ces deux activités. Pour la petite histoire, j’avais donné un concert la veille de mon premier rallye, et là c’était la même chose la veille du dernier rallye que nous avons remporté, puisque j’étais présent au Festival Ultimaloya de Saint-Pierre, et on s’en est finalement bien sorti lors du rallye ! Mais c’est comme ça, depuis le temps, j’ai l’habitude de gérer cet emploi du temps assez chargé.

Vous avez attendu pour décrocher cette première victoire au général, c’était le but fixé depuis longtemps ?

Eh bien je vais fêter mes 50 ans à la fin de cette année, et je me suis toujours dit qu’il fallait que je fasse une saison complète, dans de bonnes conditions, avant cela. Du coup, maintenant on se dit que l’objectif est de gagner d’autres courses, alors pourquoi pas ? En tout cas on se donne à fond pour faire les choses bien, on avance pas à pas, et on regarde comment les choses se présentent…

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Emmanuel Rolland

Rédacteur chez Oovango

Passionné de sport automobile, je travaille comme journaliste dans le milieu depuis plus de 20 ans, et j'ai collaboré avec des supports divers comme la presse quotidienne régionale, des magazines ou des sites internet spécialisés. Une activité qui m'a permis de me déplacer sur des événements prestigieux et des circuits renommés à travers le monde. Depuis 2023, je travaille comme journaliste spécialiste sports mécaniques pour le site Oovango.com.

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