L’annonce de l’arrêt de sa production en a ému plus d’un. Mais en Guyane, un irréductible garagiste compte bien poursuivre l’entretien et la réparation de l’iconique Renault des années 1990.
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Impossible de se tromper quand on cherche l’atelier de Papa Twingo. Les épaves ou voitures en réparation, garées de chaque côté de la rue, vous montrent la voie. Ici, vous ne trouverez que des modèles 1ere génération. Michel Marne-Komba les rachète auprès de particuliers (jamais plus de 1000 euros) ou les récupère dans des casses. Selon l’état, il extrait les pièces qui méritent d’être sauvées ou rénove l’ensemble du véhicule pour le revendre entre 1500 et 3500 euros avec une garantie de trois mois. Le mécanicien répare également les pannes des nombreuses Twingo 1 en circulation sur le territoire. « La plupart des garages envoie leurs clients chez nous, même Renault nous recommande ! » s’amuse Marthe, l’épouse de Michel.
Originaires de la République Démocratique du Congo, le couple, âgé de 60 ans aujourd’hui, a posé ses valises en Guyane en 2010 après avoir vécu en Ile-de-France puis à Mayotte. « J’ai fait mes études de mécanicien au Congo, raconte Michel alias Papa Twingo comme ses clients l’ont surnommé. Je réparais des Renault 12 mais j’ai voulu partir en France pour parfaire ma formation. Hélas, le besoin de gagner ma vie m’a rattrapé ». Devenu chauffeur poids-lourds, Michel met sa passion de la mécanique de côté. A Cayenne, où ils débarquent suite à la mutation de Madame, enseignante en technologie, les Marne-Komba achètent aux enchères une Twingo.
Sommaire
La Twingo 1 et rien d’autre
« On cherchait une petite voiture pas chère mais résistante, capable d’amener notre famille jusqu’à Saint-Laurent-du-Maroni, où nous avions rendez-vous avec des amis pour le week-end », se souvient Marthe. Las, la petite citadine les lâche à 12 km de la capitale de l’ouest guyanais ! C’est le début d’une grande histoire. Après l’avoir remise en état, Michel la revend facilement et, trop heureux de renouer avec ses premières amours, décide d’en acheter d’autres afin de lancer son affaire. « La Twingo est fiable, passe-partout et modulable, explique le mécanicien. Elle peut faire de longues distances, accueillir des cartons de déménagement et même des personnes corpulentes ». Il ajoute que c’est un véhicule bon marché dont l’immense popularité fait qu’aujourd’hui on trouve facilement des pièces de rechange, à tarif raisonnable. Une fois par an, Papa Twingo se rend dans l’hexagone pour faire le stock. Il écume les casses et garages de la région parisienne, récupère rétroviseurs, poignées, boutons, pare-soleil et autres housses de siège avant d’expédier son précieux butin en Guyane par fret.
L’ennemi numéro 1 : le climat
« Les pièces sont conservées à l’abri de la chaleur et de la lumière car ici, tout s’abime, indique Michel. Et avant de monter les éléments en plastique sur un véhicule, je les mets à tremper dans des grands bacs d’eau pour les assouplir ». Le climat guyanais fait des ravages sur la peinture mais aussi sur les toiles et mousses intérieures. Quand Michel s’attelle à la rénovation d’un véhicule, il en a pour un bon mois de travail. Il lui faut d’abord nettoyer intégralement l’habitacle et se débarrasser de ce qui a moisi ou s’est disloqué sous l’effet de la chaleur. Aujourd’hui, Michel, qui travaille seul, est débordé. Le bouche-à-oreille a fait son succès. Les clients, souvent des fonctionnaires, accourent de partout pour lui acheter ou lui céder un véhicule. Il en est aussi qui viennent juste pour discuter, demander des conseils et boire un verre. Les Marne-Komba ont le contact facile et l’accueil généreux, d’autant plus quand il s’agit de partager leur passion. « Nous sommes devenus une grande famille, la grande famille Twingo ! » déclare Marthe en riant ».
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