Vincent Séry, un ours pilote de rallye loin de l’hibernation
Par Sportcom 974 | Le 15/02/2022 | Sports mécaniques
Vincent Séry est indéniablement un "personnage" dans la caravane des rallyes à La Réunion, fort en gueule, plutôt enclin à exprimer clairement ses opinions et ressentis, il n’en demeure pas moins attachant et toujours accessible. Son surnom "L’Ours" vient de sa propension à sortir les griffes mais sait se faire "nounours" pour peu qu’on se pose pour discuter simplement...
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« Je suis passionné de rallye depuis mon plus jeune âge, grâce à mon père Gilles Grondin. » expliquait Vincent Séry. « On allait sur le bord des spéciales, on louait des camions, on dormait dedans… on suivait la caravane. Mon père avait une 309 GTI 16 c’était vraiment ce qu’on appelle un pouaké ! » Toutefois notre pilote n’est pas issu d’une famille de pratiquants mais d’acteur à part entière. « Mon père assurait l’assistance pour un pilote : Yoland Hoarau. Tout a commencé là en fait. J’avais alors 5 ou 6 ans et mon père assurait l’assistance rapide*. Je me souviens être à l’arrière de la 309 au milieu de la banquette et on devait récupérer la voiture de course à l’arrivée de chaque ES. C’était vraiment la course dans la course... »
Sommaire
Les débuts de Vincent Séry
Le jeune trentenaire a démarré en compétition en 2016 dans le baquet de droite aux côtés d’Olivier Babef dans l’habitacle d’une Citroën Saxo N2. Il disputera 3 saisons aux côtés de son pilote dont une Finale de Coupe de France des Rallyes à Marseille en 2017. Cela à bord d’une Peugeot 208 R2 de chez Chazel Technology. En 2018, le tandem dégaine une Peugeot 206 RC engagée en N3. L’Ours copilote Hamza Panchbaya dans une Mitsubishi Lancer R4 au RS Sport. Le déclic se fait en toute fin de saison 2018 quand Vincent Séry bascule à gauche au volant d’une Citroën C2R2 aux 1000km.
Néanmoins il reprend du service en tant que copilote en 2019. Toujours aux côtés d’Olivier Babef pour boucler une saison avec la 206 N3 désormais propriété de l’Ours. Après la finale de 2017, Vincent poursuit sa découverte des routes hexagonales au Lyon Charbo 2019. Il est copilote de Sylvain Labrosse en Renault Clio S1600 avec laquelle ils emportent la classe, un autre monde…
C’est en 2020 que l’Ours se décide, malgré une saison réduite à sa plus simple expression du fait de Covid19, il fait l’acquisition d’une 206 RC engagée en N3. Pas de chance pour sa première sortie qui se soldera … par une sortie. Heureusement sans gravité pour l’équipage.
Une mémoire vive au sein de l’équipe
« Tout ce cheminement est rendu possible grâce à mon père. Il fait vraiment office de mémoire vive au sein de notre petite équipe. Mon père connaît l’historique de chaque pièce, c’est lui qui fait les calculs de consommation. Il collectionne les data et c’est lui qui connaît parfaitement l’historique de la moindre pièce et l’utilisation pneumatique en fonction des conditions. » détaillait l’Ours. « Evidemment mon père connaît parfaitement mon caractère et mon mode de fonctionnement. Il sait quand il ne faut pas me parler de ça ou ça, comment faire pour pallier à mon sale caractère. Mon père le note, le garde et revient dessus plus tard quand je suis moins sous pression. On est vraiment en osmose. » Caractériel assumé, le pilote travaille beaucoup sur lui-même pour tenter d’effacer ce qu’il reconnaît être un travers.
En 2021, Vincent Séry repart donc pour une saison pleine dans le baquet de gauche au volant de sa Peugeot 206 N3. Au terme de quatre épreuves, il termine sur un 100% de fiabilité. Des performances en progression tout au long de l’année et un podium. Sacré réussite pour un pilote qui n’affiche que 6 départs au poste de pilote.
Un point d’assistance convivial
Pas épargné par les aléas de la vie, le garçon est plutôt du genre taiseux, ce que l’on comprend parfaitement quand on en connaît un peu plus sur sa vie personnelle. Néanmoins, il consent : « Le plus important pour moi reste la famille. Ils s’investissent énormément pour me permettre de vivre ma passion. Mes parents ont un réel engouement pour les sports mécaniques. Ils m’ont toujours suivi et soutenu en rallye. Même si j’ai eu des difficultés de communication avec ma mère en 2016, je sais qu’elle me suivait. Elle se déplaçait limite en se cachant. Quand je les ai sollicité pour rouler avec Olivier, ils ont répondu présent immédiatement ! Quand on va au rallye, c’est un moment de plaisir, un moment de passion, un moment de sport, un moment de partage. » Connu certes pour son caractère bien trempé, Vincent et son assistance n’hésitent pas à soutenir ceux qui peuvent être en difficultés. « Si tu as un soucis parce que tu n’as pas de solution, on fera l’assistance pour toi. Il y a toujours à manger et à boire sur notre point d’assistance mis en place par mon père. Pour nous, le rallye c’est avant tout le partage…«
Une voiture vraiment créée par Emmanuel Naze
Avec une voiture marquée par une fiabilité exemplaire en conciliant un niveau de performance reconnu, le pilote tenait à souligner. « Toute la préparation amont est assurée par mon père. Mais Emmanuel Naze est le sorcier qui nous permet de rouler sereinement. Il ne compte pas ses heures et nous oriente dans la montée en gamme. En 2019, on a pu repartir avec Olivier grâce à Emmanuel, il a refait un moteur neuf, suspensions neuves, nouvelle gestion. Il a vraiment créé cette voiture. C’est grâce à lui qu’on a pu claquer des temps devant la référence Gilles Dijoux en 2019. Et puis avoir autant de fiabilité en 2021. Même si le suivi de la voiture est assuré par notre équipe, en cas de soucis et pour une intervention de précision, il est là…«
La stratégie de Vincent Séry pour 2022 ?
Concernant les objectifs sportifs de cette année, la stratégie est arrêtée : « on démarre toujours en N3 jusqu’au Tour Auto pour se qualifier en vue de la Finale de Coupe de France. En parallèle, on monte une groupe A en classe 7 pour finir 2022. Le but : se lancer dans la catégorie supérieure en 2023.«
* Cette époque que le moins de 20 ans ne peuvent pas connaître voyait le règne des « assistances rapides ». Il n’y avait alors pas de parc d’assistance obligatoire et l’assistance se faisait sur le bord de la route entre chaque spéciale…
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